Dans la revue FMR – dont je commence à trouver l'usage (égoïste) – je tombe sur ce texte intitulé Pierrot lunaire. Celle ou celui qui a écrit ça ne sait pas, c'est sûr, que Pierrot m'accompagne également, et que j'ai longtemps regardé le tableau de Watteau pour comprendre d'où vient son apesanteur et sa tristesse. Dans Pierrot lunaire, il ou elle écrit: « je regarde une photo, car je ne peux pas encore le voir, par-dessus mon épaule. J'ai l'impression que seuls ceux qui me connaissent peuvent comprendre ce que signifie pour moi ce Pierrot lunaire. » Acheté le dernier Cosnay et Lolita. Et puis fatigue constante tout le long du weekend; demain reprise des cours; je n'en peux plus de mon bordel, désorganisation permanente qui remplit de sable mon crâne où j'étouffe. Idée d'une nouvelle sur les premiers jours au collège de C., quand elle comprend qu'elle ne sait ni lire ni écrire. Il faudrait rendre compte de cela: elle parle parfaitement le français, n'éprouve aucune difficulté pour communiquer, mais découvre qu'un autre état de la langue lui est inaccessible.
Vous êtes sur la page d'un spectacle de l'édition 1978, retrouvez tous les spectacles de cette édition dans nos archives Générique Pierrot Lunaire Musique, Arnold Schöenberg Chorégraphie, Glen Tetley Décor et Costumes, Ruben Ter Arutunian Le Corsaire Musique, Drigo Minkus Chorégraphie, Marius Petipa d'après Jules Perrot Auréole Musique, Frederik Haendel chorégraphie, Paul Taylor Costumes, Georgio Tacit La leçon Ballet, production et Chorégraphie, Flemming Flindt Argument, Eugène Ionesco Musique, Georges Delerue Décor et Costumes, Bernard Daydé Orchestre de l'Ile de France
À l'école, elle effleurera le continent de significations qui lui manque – mais c'est une battante, elle s'accrochera. Comme ils disent, miskine. Rien ne fonctionne. Pour être un bon prof, je dois être celui que je ne suis pas: ferme et organisé, procédurier; des cours qui vont en toute simplicité de A jusqu'à B. Premier cours d'échecs ce soir. Pas grand-chose à retenir si ce n'est la petite phrase de S., passée inaperçue: ce jeu est avant tout affaire de vision. Pas du calcul, pas de l'abstraction, il s'agit avant tout de voir. Schémas, figures furtives se révélant derrière un nuage de poussière. Le Vaisseau fantôme, à Bastille. Décors moins impressionnants que Russalka il y a deux ans. Tout de même: la scène entièrement en trompe l'oeil, faussement inclinée, et un tableau dans le tableau – technique du tableau vivant avec d'infinis jeux de filigrane. Chants exceptionnels. Puisque le échecs sont avant tout affaire de vision, je décide de concentrer mes efforts à la résolution de problèmes.